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Lecture : 1P 1, 3-9
As-tu lu le texte ? Est-ce que tu as souligné des mots ? Moi, cette fois, oui. Dans une première lecture j'ai marqué les mots « foi » et « joie ». Il est beaucoup question de ces deux idées dans ce texte, tu ne trouves pas ? Dans une deuxième lecture j'ai souligné deux expressions : « naître de nouveau » et « vous ne le voyez pas (Jésus-Christ) ». La foi, comme expérience de renouveau, source de joie...
Pas la foi comme un fardeau ou une collection d'obligations et interdits.
Pas la foi comme un drapeau idéologique.
Pas la foi comme un seul phénomène intellectuel.
Pas la foi comme... (ici, tu peux rajouter des choses).
La foi comme expérience intime du Ressuscité, une foi que tutoie le Dieu Créateur et Sauveur, et qui devient, par le coup, origine d'assurance et de joie. Parce que nous mettons notre confiance en lui, et c'est ainsi que nous pouvons oser naître de nouveau.
Autres lectures de ce dimanche : Es 40, 26-31 ; Jn 21, 1-14
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Lecture : Hb 12, 1-3
Tu me diras peut-être que ça n'a rien à voir, mais ces versets me font penser à un autre du Cantique des cantiques : Entraîne-moi à ta suite, courons ! (1, 4). En fait, c'est de ça dont il est question dans ce passage de la Lettre aux Hébreux, non ? De courir à la suite de Jésus, les yeux fixés sur lui. Courir et pas marcher... Tiens ! On parle souvent du fait de marcher dans les pas du Christ, mais là c'est carrément faire la course ! Il y a là une nuance intéressante. Je reconnais que je n'aime pas le faire, mais on m'a dit que c'est bien de courir, et que c'est sympa quand on le fait à plusieurs.
Courir... On pourrait penser que c'est de la précipitation, ou de l'impatience. Il peut y en avoir, certes, mais je trouve encore d'autres choses :
Courir en sachant qu'on va vers lui.
Courir pour profiter du temps de grâce, du temps favorable.
Courir libérés de ce que nous encombre.
Courir en compagnie, et chacun à sa façon, à son rythme. Mais ensemble.
Allez, on va courir un peu ?
Autres lectures de ce dimanche : Es 50, 4-9 ; Ph 2, 5-11 ; Jn 12, 12-19
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Lecture : Job 19, 19-27
Quoi dire ? Quoi répondre à cette détresse ? Ce cri qui sort de la bouche de Job peut être le cri du Christ lui-même sur la croix, le cri de tant d'hommes et de femmes qui vivent ces détresses absolues. Quoi dire ? Rien. Souvent le silence accompagne mieux que des paroles maladroites. Restons donc en silence, sans fuir la détresse de l'autre. Restons là. Osons parler à Dieu de cette personne, de cette situation. Certes, on peut dire que nous ne faisons rien. Mais en fait nous faisons tout ce que nous pouvons. Nous touchons là nos limites ; au-delà d'elles, c'est Dieu qui prendra la parole le moment venu.
Et si c'est toi ou moi que vivons cette détresse ? Nous pouvons apprécier les paroles -même maladroites- de ceux et celles que nous sont proches. Mais osons crier vers Dieu, lui dire notre colère, notre désarroi, notre incompréhension. Et même si cela nous semble dérisoire sur le moment, gardons allumée l'étincelle de l'espérance car oui, nous savons que notre rédempteur est vivant, et que nous le verrons de nos yeux.
Cette espérance peut prendre la douceur de cette musique de Haendel, sur les paroles des versets 25-26 :
Autres textes de ce dimanche : Gn 22, 1-19 ; Hb 5, 1-10 ; Mc 10, 35-45
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Lecture : Jn 12, 20-24
J'ai du mal à comprendre cette scène ; on dirait que Jésus répond à côté de la plaque à ces visiteurs!Au point que j'ai dû lire un commentaire1. Et là, une piste que je te partage : Jésus annonce à ceux qui veulent le voir en tant que prophète au summum de sa popularité (il vient de ressusciter un mort de 4 jours!) que ça sera d'une autre manière qu'ils le verront et le connaîtront : sur la croix. Et il donne la raison : pour pouvoir donner du fruit il faut savoir mourir. Sinon, on pourrit dans la solitude. Comme un grain de blé.
C'est ça qu'il a fait, non ? Je n'ai pas envie aujourd'hui de te dire ce discours connu sur ce à quoi nous devrions mourir, les fruits que nous devrions porter (nous en avons déjà parlé, te souviens-tu?). Non, aujourd'hui je préfère regarder Jésus comme un grain de blé. Simplement.
Pour regarder ainsi Jésus je laisse la parole à une femme qui m'accompagne depuis très longtemps, Julienne de Norwich :
Alors notre bon Seigneur me demanda : « Es-tu contente que j'aie souffert pour toi ? - Oui, mon bon Seigneur, répondis-je, grand merci. Béni sois-tu ! » Jésus, notre bon Seigneur, me dit : « Si tu l'es, je le suis aussi. C'est pour moi une joie, un bonheur, des délices sans fin d'avoir pu souffrir la passion pour toi. Si je pouvais souffrir plus, je le ferais. » […] C'est la volonté de notre Seigneur que nous nous réjouissions vraiment en lui de notre salut ; Il veut que nous en soyons puissamment réconfortés et fortifiés. Il veut que notre âme s'occupe avec joie de sa grâce ; car nous sommes son bonheur. Tout ce qu'il a fait pour nous, tout ce qu'il a fait ou fera, ne lui a jamais rien coûté, ne lui est nullement à charge, et ne peut l'être, hormis le fait qu'il est mort, revêtu de notre humanité. […] Il n'a cessé de se fatiguer, à grand prix, pour accomplir notre rédemption. De ce qu'il a fait, il se réjouit à jamais et sans fin. ( Extrait des chapitres 22 et 23 de Le livre des révélations).
Voilà, en ce dimanche "Laetare" (ce qu'en bon français veut dire « réjouis-toi ») je veux me réjouir en la joie du Christ en son don, et lui dire merci, et lui demander de m'aider à découvrir d'avantage toute la largueur et la longueur et la profondeur et la hauteur de sa joie et de son don.
Autres lectures de ce dimanche : Es 54, 7-10, 2Co 1, 3-7.
1Le Nouveau Testament commenté, C. Focant et D. Marguerat (dir), Bayard et Labor et Fides, 2014.
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Lecture : Ep 5, 1-9
Quand j'ai lu ce texte, j'avoue que j'ai soupiré en me disant : « Voilà, à nouveau un texte moralisant de Paul. » Mais en regardant bien j'ai dû changer d'avis, et ce texte a nourri ma prière ces derniers jours. Mais pas forcément dans le sens d'un examen de conscience détaillé et tous et tout... En fait, la clé de lecture est mise en avant dès les premiers mots : Puisque vous êtes les enfants de Dieu... Et tout découle de cette affirmation, car il s'agit de vivre comme lui, et de répondre à l'amour du Christ Jésus par une attitude d'amour. (Ce qui me fait penser à cette phrase de Jésus, et à cette autre, toutes deux bien importantes, non ?)
Donc là Paul n'invente rien ; il nous propose juste de vivre en accord à ce que nous sommes, simplement. Être soi-même, dans la dignité qui est la nôtre. Et cette idée de faire une prière d'action de grâces plutôt que de dire de gros mots est très sympa et intéressante. (Je vais essayer de le prendre en compte chaque fois que mon réveil sonne à 5 heures du matin.)
J'ai aussi été touché pour cette affirmation que nous appartenons à Dieu. Certes, dans notre société d'aujourd'hui cette phrase ne passerait pas très bien, car on voudrait que chaque individu soit complètement libre et indépendant. Mouais... On oublie parfois que l'être humain est un être interdépendant. Ça nous donnerait un bon sujet de discussion, tu ne crois pas ? Mais on en parlera un autre moment, si tu veux bien. En tous cas, ce lien d'appartenance à Dieu est très clarifiant pour la vie de tous les jours, à mon avis.
Je reste avec cette idée, cette conviction : le disciple du Christ vit dans le don, comme le Maître ; vivre juste pour soi, pour ses envies, ou pour son profit c'est devenir idolâtre, pour employer ce gros mot. Ou, pour le dire d'une autre façon, c'est juste se tromper de chemin vers le Père. La question est que ma façon de vivre découle de mon identité profonde de fils de Dieu. Et nous partageons cette identité.
Autres textes de ce dimanche : 1R 19, 1-13a et Lc 9, 57-62
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