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    Lecture : Es 5, 1-7

     

     

    Bien, bien, je ne te cache pas qu'en lisant ce texte la première chose à laquelle j'ai pensé est à l’Église. Et quand je parle Église je ne parle pas de telle ou telle institution ou dénomination : je vise plus grand et je pense à la grande et immense communauté des disciples du Christ. Donc voilà, j'ai pensé à l’Église comme cette vigne qui ne répond pas aux soins du propriétaire. Oui, cela appelle à notre responsabilité collective. Or, quand on fait appel à la responsabilité collective on peut finir comme les quatre individus du conte, tu le connais ?

     

    Il était une fois quatre individus qu’on appelait Tout le monde – Quelqu’un – Chacun – et Personne.

    Il y avait un important travail à faire, et on a demandé à Tout le monde de le faire.

     

    Tout le monde était persuadé que Quelqu’un le ferait..

     

    Chacun pouvait l’avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.

     

    Quelqu’un se fâcha car c’était le travail de Tout le monde !

     

    Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire

     

    Et Personne ne doutait que Quelqu’un le ferait…

     

    En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun

     

    Parce que Personne n’avait fait ce que Quelqu’un aurait pu faire.

     

    MORALITÉ

     

    Sans vouloir le reprocher à Tout le monde,

     

    Il serait bon que Chacun fasse ce qu’il doit sans nourrir l’espoir

     

     Que Quelqu’un le fera à sa place…

     

    Car l’expérience montre que là où on attend Quelqu’un,

     

    Généralement on ne trouve Personne !

     

    Sans avoir pensé à ce conte, je ne te cache pas que j'ai pensé assez rapidement à ma responsabilité personnelle. Petit rappel de tous les soins que le Seigneur m'a fait (si tu t'y mets, tu trouveras aussi), petit rappel de ma décision de suivre le Christ, petit rappel des fruits que j'ai pu apporter... ou pas.

     

    Le but n'étant pas de me culpabiliser ni de me flageller, j'y ai trouvé une bonne piste de prière pour cette semaine. D'abord d'action de grâces et de louange, après de demande de pardon et ensuite de demande de discernement et de force de l'Esprit-Saint pour fructifier de la manière que je peux et qu'il veut. Il ne reste qu'à le vivre !

     

     

    Autres lectures pour ce 2e dimanche de Carême : Rm 5, 1-11 et Jn 13, 14-21

     


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    Lecture : Hb 4, 14-16

     

     

    D'abord, permets-moi de te présenter mes excuses pour mon absence de la semaine dernière. J'ai pris du retard, et je me suis laissé porter par mille et une occupations qui se sont présentées. Pas évident de jongler tous les jours entre Marthe et Marie (cf Lc 10, 38-42), entre les choses à faire et l'écoute de la Parole. Mais voilà qu'elle vient pour nous rappeler que Jésus n'est pas étranger à nos soucis.

     

    C'est bon débuter le Carême avec ce texte ! Ce temps nous invite à faire le ménage du printemps en nous, à dépoussiérer notre intérieur, à regarder les toiles d'araignée qui se sont formées petit à petit, et à oser regarder les zones d'ombre que nous portons en nous. Si nous le faisons tout seuls, nous risquons de faire une déprime, de nous décourager et de cacher toutes nos misères sous le tapis. Tu n'as jamais eu cette tentation ?

     

    Mais si l'on le fait avec le Christ, ça change la donne. Il est homme, il peut nous comprendre ; il est Dieu, il peut nous donner sa grâce et sa compassion.

     

    Oui, je sais, ce mot « compassion » n'est pas très sympa ; on l'entend aujourd'hui et on monte un sourcil, de manière suspicieuse. Pourtant, la compassion du Christ, je la prends volontiers. Car cela veut dire qu'il est là où je suis, pas comme un juge, mais comme un prêtre qui me présente au Père en parfait intercesseur. Pas comme un juge pour me condamner ou me mépriser pour mes faiblesses, mais comme un prêtre compatissant qui va m'aider à tirer du bon même de ce qui me semble moche.

     

    Et je te regarde toi, avec tes faiblesses, et je ne peux ni te juger ni te condamner, parce que toi aussi, tu as un prêtre compatissant qui est en toi, à côté de toi.

     

    Les autres lectures proposées pour ce dimanche : Gn 3, 1-19Mt 4, 1-11 et Jn 13, 21-30.

     


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    Lecture : Hb 4, 12-13

    Dimanche 7 février : touchés par l'épée

    Il existe un danger pour ceux d'entre nous qui connaissons la Bible depuis toujours : c'est que nous sommes tellement habitués à certaines phrases, images ou récits que nous ne nous laissons pas interpeller par ce que nous lisons ou entendons. Tu as déjà ressenti quelque chose de semblable ? Je reconnais que c'est mon cas, notamment avec ce texte. Voyons ! Cette image de la Parole de Dieu comme une épée à double tranchant était pour moi un truisme ; beau, certes, mais truisme. Et pourtant c'est une image forte, sauf qu'ici il est question d'une épée qui donne la vie. Peut-être c'est le moment de perdre l'habitude de la Bible pour nous approcher d'elle d'une manière toute neuve, et nous laisser ainsi toucher en profondeur, jusqu'à la moelle et les jointures.

    Tu sais, dans ce mouvement de suivre le Christ je ne suis pas seul (toi non plus, d'ailleurs). Je suis en train de faire connaissance avec Dietrich Bonhoeffer, dont on a dit qu'il n'écrivait que ce qu'il vivait (tu vois déjà le programme!), et qui devient un compagnon de route. Je lui laisse la parole aujourd'hui, car il exprime mieux que moi ce que je voudrais te partager :

    Lors d'une conférence œcuménique il dit : N'avons-nous pas clairement compris que nous avons cessé d'obéir la Bible ? Nous préférons nos propres pensées aux pensées de la Bible. Nous ne lisons pas la Bible avec sérieux ; nous ne lisons plus la Bible contre nous, mais seulement en notre faveur.

    Sans rejeter les études et les diverses manières de s'approcher de la Bible, il dit dans une lettre à un de ses beaux-frères : Tout comme nous ne saisissons pas la parole d'une personne que nous aimons en la disséquant, mais comme une parole que nous accueillons et que résonne en nous durant des jours..., c'est ainsi que nous devons procéder avec la Parole de la Bible.

    Ça fait bouger les lignes intérieures, non ? Et si après avoir lu ces phrases de Bonhoeffer tu reprends le texte de la Lettre aux Hébreux, peut-être tu en percevras un air différent, et tu verras que l'image de la Parole avec une épée n'est pas un simple truisme, mais une vérité qui attend à se réaliser en toi, en moi, en chaque disciple du Christ. Et tu te laisseras toucher aussi par ces autres paroles de ce dimanche : Es 55, 6-12, Lc 8, 4-15

     


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