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    Lecture : 2P 1, 16-21

     

     

     

    Je ne sais pas qui a écrit cette lettre, apparemment ce n'est pas Pierre lui même. Bon, peu importe, en tout cas c'est quelqu'un d'intelligent (en plus d'inspiré par l'Esprit Saint). Que pourquoi je dis cela ? Parce qu'il nous ramène à l'essentiel : le Christ, la Parole, l'écoute du Saint-Esprit.

     

    Parfois, dans mes lectures théologiques ou spirituelles, ou dans ma petite vie d'apprenti disciple du Christ, il m'arrive de trouver de très belles constructions. Tellement belles qu'elles me font oublier le fondement. As-tu déjà ressenti ça ?

     

    C'est pour cela que ça me fait du bien lire un texte où le centre est la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Ensuite l'auteur se défini comme témoin oculaire de sa grandeur. Soit. Il a pu le dire, mais je crains que ni toi ni moi pouvons dire autant.

     

    N'empêche ! En tant que disciples du Christ, ne sommes-nous pas appelés à être ses témoins ? Et peut-être que l'enjeu est de l'être en effet, mais pas à partir de belles théories, sinon à partir de la Parole, de la force et l'inspiration du Saint-Esprit, de la présence du Christ en nous. Être témoins à travers nos paroles, oui, mais aussi à travers nos vies. Et c'est cela qui est le plus délicat.

     

    Pour cela, j'ai besoin de me mettre en position d'écoute. Oui, tu as raison, je parle de la prière, et on n'a pas fini de parler d'elle, je t'assure ! La prière est présenter à Dieu nos besoins, lui rendre grâce, le louer, l'adorer. Oui, tout cela est prière. Mais aussi écouter sa Parole, être attentif à ce qu'il peut nous inspirer en ce tête à tête, pour nous appuyer en lui.

     

    C'est tout un programme de mise en marche, un pas après l'autre, vers l'essentiel. On y va ?

     


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    Lecture : 2R 5, 1-19a

     

    On dirait qu'à partir de cette histoire on pourrait faire un roman ou un film, ne crois-tu pas ? Tu y as une intrigue, des lieux divers, des personnages hauts en couleur... Tiens, les personnages, parlons-en : les rois, qui ne comprennent rien et mélangent tout ; les serviteurs et leurs conseils avisés ; le héros avec son « petit » caractère ; et le prophète qui, comme une star, ne se laisse voir qu'à la fin.

     

    Tu as raison de me dire que cette histoire, apparemment si naïve et « magique », est pleine de sens et qu'elle touche plusieurs sujets. Le premier nous parle de l'action de Dieu, qui déborde les limites d'une appartenance nationale ou religieuse. C'est le thème de ce dimanche, comme tu peux le voir avec les autres lectures proposées (cf. infra.)

     

    Un autre sujet, que tu sais que j'affectionne, est que nous pouvons trouver ce que nous cherchons dans le quotidien, les choses simples, et pas forcément dans l'extraordinaire. Comme Naaman voulait au début, on aimerait vivre un événement spectaculaire qui nous aiderait à je ne sais pas quoi ; mais souvent nous pouvons passer à côté des événements importants parce qu'ils nous semblent humbles et insignifiants.

     

    Ce qui m'interpelle aujourd'hui est la réaction de Naaman après sa guérison : je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d'autres dieux qu'au Seigneur. Il ne dit pas le mot « merci », as-tu remarqué ? Mais dis donc sa gratitude ! Déjà, et je me permets de le souligner, il se rend compte que sa guérison vient de Dieu, et pas par la vertu d’Élisée (ni par le conseil de la servante de sa femme, qui est à l'origine de toute cette affaire). Ensuite, il promet de n'être en lien qu'avec Dieu à travers les actes cultuels propres à son époque et culture. Je ne sais pas toi, mais là je reçois une baffe : le général syrien me montre comment exprimer la reconnaissance, et cela me questionne. (Oui, je serais tenté de trouver une manière extraordinaire pour dire ma reconnaissance à Dieu pour tous les dons reçus, mais il s'agirait plutôt de chercher dans le simple quotidien, non ?) Comment dire vivre cette reconnaissance ? Elle demande une conversion du cœur...

     

    Mais ce n'est pas fini ! Car Naaman en plus se montre humble : il est conscient qu'il doit accompagner son roi au temple du dieu de leur nation, et il demande pardon à Dieu pour cet acte qui ne lui correspond plus. Je n’aurais jamais pensé joindre l'action de grâce avec une demande de pardon. Mais c'est vrai que quand on s'engage dans une attitude de vie (et suivre le Christ en est une !) on risque de trébucher, perdre le sentier ou rater la cible. C'est pas mal de se connaître, de reconnaître les propres fragilités et infidélités et de les placer devant le Seigneur, dans la joie, sans honte sur le visage (cf. Ps 34, 6.) Ainsi, nous pouvons vivre la reconnaissance et le pardon. Double conversion du cœur, en fait.

     

    Tiens ! Cette nuit je vais regarder les cadeaux que j'ai reçus de Dieu dans la journée, et lui demander de m'aider à répondre le lendemain avec une action de grâce vécue. Tu t'y mets, toi aussi ?

     

    Dimanche 24 janvier : merci pour la gratitude (2R 5, 1-19a)

     

     

    Les autres lectures pour ce dimanche : Ps 86Rt 1, 1-19aRm 1, 13-17 ; Mt 8, 5-13

     


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  • Dimanche 17 janvier : Jn 2, 1-11

     

     

    Lecture : Jn 2, 1-11

    Les noces de Cana ! Sûrement tu as déjà entendu de tas de choses sur ce passage de la vie de Jésus, et sûrement tu pourras me dire des aspects que j'ignore. De mon côté je suis encore et toujours étonné de voir que le premier miracle de Jésus est de partager le vin... Tiens ! On pourrait aussi parler de l'autre fois que Jésus a bu du vin, en faisant de celui-ci le sang de la nouvelle Alliance. Curieusement Jean ne raconte pas cet épisode dans son évangile, même si l'on peut trouver des allusions au chapitre 6, 53-56.

    En relisant ce texte pour le partager ensuite avec toi je me suis arrêté sur les enjeux de cette situation. Voyons, c'est la mère de Jésus qui commence en disant qu'ils n'ont pas de vin. Je ne pense pas qu'elle était inquiète pour sa propre soif, ou la soif des convives : apparemment il y avait de l'eau en abondance. Et si son inquiétude venait de la honte que les mariés risquaient de subir ? C'est simplement ça l'enjeu ? (Note à moi-même : belle prière d'intercession que celle de Marie.)

    Et à Jésus de se laisser toucher. Lui, dont son heure n'était pas encore arrivée, dont la mission était de sauver la création, le voilà en train d'inviter à boire ces paysans de Galilée et de protéger l'honneur (l'image, dirait-on aujourd’hui) des mariés. Jésus prend en charge soin des joies simples des êtres humains, comme un bon vin partagé ; il prend soin aussi de l'honneur des hôtes.

    Tu vas me dire qu’au long de l'Histoire, et à travers le monde aujourd'hui il y a multitude de disciples du Christ qui sont humiliés, bafoués, persécutés et tués. Malheureusement c'est vrai. Tu y trouves une contradiction avec ce que je viens d'exprimer ? Cela ne touche pas plutôt cette étrange béatitude : Heureux êtes-vous lorsqu’on vous insulte, qu'on vous persécute […] à cause de moi (Mt 5, 11) ? Non, je ne parle pas de ça ; je parle juste de la honte que les mariés ont risquée.

    Oui, tu vois ? Ce sont ces « petites » hontes qui peuvent nous guetter dans nos chemins de vie : un projet qui échoue, ne pas être « bien comme il faut » pour rester fidèle à soi-même... Peut-être tu as eu dans ta vie des situations « honteuses », et tu peux comprendre de quoi il s'agit. L'épisode des noces de Cana me parle de cette présence du Christ à ces occasions. Ce n'est pas qu'il fasse un tour de passe-passe pour faire disparaître les difficultés, mais plutôt que sa présence peut nous permettre de marcher la tête haute, et, avec son aide, de chercher et de trouver des issues pour sortir de la honte. Un peu comme dit un personnage de Bernanos : votre honneur est à la garde de Dieu. Dieu a pris votre honneur en charge, et il est plus en sûreté dans Ses mains que dans les vôtres.

    Et si, à l'instar de Jésus, nous nous occupons aussi de l'honneur des personnes qui nous entourent ? Le tout en lui disant merci de s'occuper du nôtre ?

     

    Les autres lectures de ce dimanche : Ps 105, 1-8Ex 33, 18-23 ; 1Co 2, 1-10


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  • Lecture du dimanche 10 janvier : Rm 12, 1-8

     

    Je ne sais pas ce que tu en penses, mais je dirais que c'est un texte bien dense et interpellant. Chaque phrase résonne en moi et trouve un écho dans les différents registres que Paul touche dans cette lettre. Déjà le début, c'est fort, non ? Offre ton corps comme un sacrifice vivant, saint et agréé de Dieu ; voilà quel sera pour toi le culte conforme à la Parole.

     

    Quand je pense sacrifice, j'ai deux images qui me viennent à l'esprit : la première est plutôt sanglante, avec des bêtes mortes et dépecées. La deuxième image me ramène à mon enfance : lorsque je perdais quelque chose à laquelle je tenais, ou que j'avais un malheur enfantin, ma mère me répétait : « Offre cela en sacrifice à Dieu ». Autant te dire que ce concept et ce mot me repoussent !

     

    Et pourtant PaulLecture du dimanche 10 janvier : Rm 12, 1-8 en parle. Et je ne crois qu'il nous invite à disposer nos corps à l'immolation ni à les perdre ou les soumettre à des malheurs. Pour la société gréco-romaine, comme pour les Juifs de l'époque, le sacrifice était le lieu de la rencontre avec la divinité, de la louange, du pardon... de la communion avec les dieux.

    Voilà quel sera pour toi le culte conforme à la Parole. Tiens ! On dirait que le culte est plus qu'aller à l'église le dimanche. Et si nous commençons à vivre nos corps et nos quotidiens, y compris dans leurs plus humbles aspects, comme autant de lieux de communion avec notre Dieu ? À toi et à moi de découvrir comment le faire !


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